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Architecture religieuse

Architectures contemporaines au service de la vie monastique en Europe : quelques exemples significatifs

fin 20e-début 21e s. en France, Allemagne, Portugal

Conférence donnée par J. Cottin dans la Community of Jesus, (Orleans, Cape Cod, Mass., USA) , en oct. 2017, pour clore le 5e colloque international à l’occasion du jubilé des 500 ans de la Réformation (1517-2017)

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Je suis souvent invité pour faire des conférences dans des couvents et communautés religieuses en Europe, et j’ai découvert à cette occasion que certaines d’entre eux, tout en étant fidèles aux formes et traditions du passé (liturgie, règle monastique) sont très novatrices en matière d’art et d’architecture contemporaines.
L’une des significations de ce mélange étonnant entre tradition et modernité (voire postmodernité), est sans doute la volonté de monter que le monachisme ne s’oppose pas au monde moderne. Au contraire, il permet de mieux de le comprendre, tout en en soulignant ses limites. Une autre signification serait de vouloir sortir d’une seule vision patrimoniale du christianisme : les moines ne sont pas forcément liés aux magnifiques couvents et monastères du Moyen Age, de la Renaissance et de l’époque baroque qui couvrent l’Europe, véritables joyaux artistiques, mais souvent éloignés de la vie actuelle. Ils peuvent aussi habiter dans des bâtiments modernes. Nous avons en effet en Europe le problème inverse des USA : trop de bâtiments historiques, trop d’anciennes églises, trop de…Moyen Age !).
Une troisième volonté, en accueillant l’art contemporain, serait de montrer que les formes esthétiques modernes, épurées, sobres, aniconiques, sont en elles-mêmes porteuses d’une spiritualité authentiquement chrétienne. De même que le Dieu de la Bible se dérobe à la vue, ne peut pas être figé dans une forme ou un objet, de même l’architecture contemporaine traduit-elle parfois mieux que les formes plus classiques le mystère, la présence vive de Dieu, le souffle de l’Esprit Saint.
Je vais vous montrer cela à partir d’exemples que j’ai moi-même découverts et photographiés. J’ai du me limiter à un choix représentatif et à trois pays (France, Allemagne, Portugal), mais il y aurait de nombreux autres exemples à montrer.
Je me limiterai aux couvents dans lesquels vivent encore aujourd’hui des communautés religieuses, mais il va de soi que l’on pourrait faire la même démonstration avec les églises et les cathédrales, dans lesquelles se rassemble un autre type de communauté religieuse, l’assemblée des croyants et des baptisés.
Dans ce lien entre formes architecturales du passé et formes contemporaines, je distingue deux formules différentes. L’une traditionnelle : le modernisme s’ajoute, parfois discrètement, aux formes anciennes, souvent pour les mettre encore plus en valeur. L’autre plus radicale : le modernisme remplace, se substitue aux formes anciennes. Dans le premier cas la création artistique valorise le patrimoine ancien, dans le second elle se substitue à elle. Je vous montrerai 4 exemples de chacune de ces deux formules

1. L’ajout de formes contemporaines dans ou à côté de formes anciennes (création continue)

 1.1. La communauté de sœurs bénédictine de Maumont (Sud-Ouest, France).

C’est à dessein que je commence par cet exemple, car il parlera à la Community of Jesus. Il s’agit en effet de sœurs bénédictines, dont le couvent est ancien, mais pas très fonctionnel. C’est une communauté qui vit essentiellement de la reliure.
Après Vatican II, puis au début du XXIe siècle, les sœurs ont décidé de moderniser la chapelle, mais aussi de refaire l’entrée du couvent. A la place d’une grille qui faisant ressembler la façade à une prison, se trouve maintenant un superbe portail d’entrée, réalisé avec des lettres et des phrases découpées dans le fer. Que disent ces lettres ? Elle rapportent les phrases les plus essentielles de la règle de St-Benoit. Ainsi, avant même d’entrer dans le couvent, le passant peut lire ces préceptes spirituels, les méditer et peut-être choisir d’entrer dans la communauté pour la rencontrer et prier avec elle. Comme ces lettres sont découpées dans le fer elles laissent passer la lumière, et quand le soleil brille on peut les lire deux fois : en creux dans le support en acier, et projeté en ombre sur les murs latéraux.

 1.2. Les vitraux de Soulages dans l’abbatiale de Conques (Sud-Ouest, France)

Parfois, l’architecture est tellement célèbre qu’il n’est pas question de la transformer. Il faut au contraire la mettre en valeur. Le monde entier connait la célèbre abbatiale Sainte-Foy de Conques (Sud-Ouest de la France), joyaux de l’art roman (11e s.), et classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Tout aussi célèbre est le tympan sculpté du 12e siècle, représentant le jugement dernier.

Des centaines de milliers de touristes viennent chaque année la visiter, mais cela n’empêche pas une petite communauté augustinienne d’y vivre et d’y prier tous les jours. En 1986 l’Etat français demande à l’artiste Pierre Soulages (né en 1919), l’artiste français encore vivant le plus connu internationalement, de refaire les vitraux de l’abbatiale. Plutôt de que proposer des vitraux figuratifs, qui auraient perturbé la perception de l’architecture médiévale, Soulages met plusieurs années à créer un blanc translucide pour les vitraux des 95 fenêtres, uniquement composés de ce blanc particulier, et coupés par des lignes noires parallèles qui rappellent les travées de la nef de l’abbatiale . La particularité de ces vitraux, c’est qu’ils reflètent la lumière, et peuvent se contempler à la fois de l’intérieur et de l’extérieur.

Ainsi mettent-ils en valeur la puissante architecture romane à l’intérieur, tout comme ils reflètent le ciel à l’extérieur. Ces vitraux non figuratifs créent ainsi une atmosphère de paix et de contemplation, qui aident au recueillement et à la prière. Voici ce qu’en dit Soulages : « Dès le début, je n’ai été animé que par la volonté de servir cette architecture telle qu’elle est parvenue jusqu’à nous, en respectant la pureté des lignes et des proportions, les modulations des tons de la pierre, l’ordonnance de la lumière, la vie d’un espace si particulier. Loin de tout Moyen Âge reconstitué, imité ou rêvé, j’ai cherché, avec des technologies de notre époque un produit verrier en accord avec l’identité de cette architecture sacrée du XIe siècle et de ses pouvoirs d’émotion artistique ».

Dans le nouveau musée Soulages (2014) qui se trouve dans la ville proche de Rodez – lieu de naissance de l’artiste – se trouvent les 200 esquisses préparatoires des 95 vitraux de Conques.

 1.3. Nouvelle chapelle à côté de l’abbaye bénédictine d’Ettal (Bavière, Allemagne)

Autre exemple d’une architecture moderne accolée à architecture prestigieuse, baroque cette fois : il s’agit de l’abbaye bénédictine d’Ettal en Haute-Bavière, Allemagne. Ceux qui connaissent le théologien luthérien Dietrich Bonhoeffer savent qu’il a passé quelques mois dans cette abbaye (de novembre 1940 à février 1941), avant d’entrer au service de l’Eglise confessante, qui s’est opposée à Hitler, et qui lui a valu de mourir comme martyr.

L’intérieur de cette église est superbe. Mais les moines ont sans doute voulu rappeler que nous ne vivons plus à l’époque de l’art baroque (17e – 18e siècle), et ils ont ainsi construit, sur le flanc Est de l’église, une petite chapelle moderne, en béton armé. Le toit fait penser à une tente, pour signifier le fragilité de l’église à l’époque contemporaine. Une verrière laisse apparaître un arc en ciel, signe de l’Alliance entre Dieu et son peuple. L’autel est constitué de plaques de terres translucides, dans lesquelles est imprimé le mot « Lumière » dans de nombreuses langues, pour signifier l’universalité du christianisme, présent sur les 5 continents. Là encore, comme à Conques ou à Maumont, on a une cohabitation de formes artistiques anciennes et de formes modernes.

 [bleu]1.4.L’église du Petit Séminaire à Braga, Portugal (2015)[/bleu]
[rouge](cliquer sur le titre pour avoir accès aux visuels)[/rouge]

Un pas de plus peut être franchi avec l’église du Petit Séminaire de Braga, Portugal. L’extérieur de l’église (la capela imaculada), d’un aspect architectural assez quelconque, a été conservé. Mais à l’intérieur, tout est neuf . On trouve une alliance de trois éléments, le béton, le bois et la lumière, qui sont agencés au service de la prière, et en vue de la formation et de la vocation des futurs prêtres. On est étonné par la sobriété de l’ensemble, dans un pays – le Portugal – ou l’intérieur des églises est au contraire marqué par une profusion de formes, d’or, de somptuosités et de richesses. Dans cette église réaménagée, tout est pensé, tout est symbolique : non seulement l’architecture, mais aussi l’aménagement intérieur, la lumière (naturelle et artificielle), le mobilier liturgique (sous l’autel, coule une source d’eau vive). Des pierres naturelles font fonction de vitrail, et laissent passer la lumière de manière diffuse. Sur l’un des bancs, on voit une forme humaine : il s’agit d’une sculpture de Marie, la mère de Jésus, assise comme si elle était venue prier dans l’église. Une Marie très humaine, en tous points semblable à nous, une Marie très protestante donc. L’auteur de cette sculpture, Asbjorn Andresen, un artiste norvégien, est en effet luthérien. Cette Marie protestante constitue la seule sculpture qui se trouve dans cette église catholique, faite pour de futurs prêtres. N’avons-nous pas là une véritable œcuménisme par l’art ?
La tribune est un espace plus intime en bois, conçu pour de petites méditations autour des deux centres liturgiques que sont l’annonce de la Parole et la célébration de l’eucharistie.

Nous avons vu pour l’instant des modernisations d’églises anciennes ou des ajouts modernes à des églises anciennes, dans le cadre d’églises qui servent à la prière de communautés monastiques (ou de futurs prêtres comme à Braga). Dans tous ces cas, comme dans ceux que nous allons maintenant découvrir, il est important de créer un climat communautaire, un lieu où on se sent en paix, où on a envie de rester pour méditer, prier, écouter ensemble l’Ecriture, célébrer l’eucharistie.

2. La construction de nouvelles architectures monastiques (créations ex nihilo)

D’autres communautés ont fait un choix plus radical, en construisant de nouvelles églises ou de nouveaux couvents ex nihilo, à partir de rien. Nous allons découvrir quatre exemples :

 2.1. Le nouveau monastère des clarisses (2011) sous l’église de Ronchamp de Le Corbusier (1955)

Le Corbusier (1887-1965) est l’un des architectes les plus réputés du XXe siècle. Il a réalisé en 1955 la Chapelle catholique Notre-Dame du Haut à Ronchamp, près de Belfort, dans l’Est de la France, non loin de la Suisse et de l’Allemagne. Cette chapelle est sans doute l’architecture religieuse la plus célèbre du XXe siècle . Actuellement, plus de 100 000 touristes viennent la visiter chaque année. On sait moins que le Corbusier est issu d’une stricte famille calviniste suisse, ce qui explique sans doute son attirance pour les formes simples, les vides, les proportions harmonieuses.

Le succès de cette église contemporaine a attiré récemment une communauté de Clarisses, qui a décidé de s’établir au pied de la colline, pour mieux accompagner touristes et pèlerins. Il en est né un projet architectural discret mais novateur, conduit de 2008 à 2011 par le célèbre architecte suisse italien Renzo Piano : un monastère horizontal, écologique, creusé au flanc de la colline, respectueux du paysage. Voici ce qu’a dit l’architecte à son propos : « On a ouvert la colline, on a mis les sœurs dedans et maintenant la nature, le silence et la prière reprennent leurs droits » .
Cette communauté religieuse s’est implantée au pied de l’église de Ronchamp, pour témoigner du fait que l’église de Le Corbusier n’est pas simplement une réalisation architecturale remarquable, mais un lieu de prière, de silence et de méditation. Il attire de nombreux touristes, mais sa vocation est d’attirer des pèlerins, des hommes et des femmes en quête de foi. Ce nouveau couvent, à moitié enterré, est suffisamment discret pour ne pas faire de l’ombre à la prestigieuse architecture ; son rôle et d’aider la chapelle de Ronchamp à redevenir un lieu de prière, à faire que les touristes deviennent pèlerins.

 2.2. Le couvent de la Tourette (1956-1960) de Le Corbusier (Lyon, France)

Juste après la chapelle de Ronchamp, Le Corbusier a également construit un monastère moderne : le couvent Sainte-Marie à La Tourette, près de Lyon . Il l’a fait la demande des frères dominicains, et surtout du père dominicain Alain-Marie Couturier, directeur de la revue Art Sacré, qui dialoguait avec les plus grands artistes de son temps (Picasso, Chagall, Léger, Braque, Matisse) . Les dominicains étaient en effet convaincus que l’architecture contemporaine de Le Corbusier correspondait à leur spiritualité. Le couvent, réalisé entre 1956 et 1960, est en béton brut, construit sur pilotis, et comprend 5 étages.

Les espaces liés à la méditation (chapelle) sont clos sur eux-mêmes, avec des puits de lumières. D’autres espaces voués à la rencontre (le réfectoire) sont fortement éclairés et ouverts sur l’extérieur. Depuis 2016 ce couvent – ainsi de l’ensemble des architectures du Corbusier, est classé comme patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce bâtiment – en fait un ensemble de bâtiments - se présente comme une pyramide inversé, et s’insère parfaitement dans le paysage. Il favorise la méditation intérieure et la vie communautaire. On est à l’intérieur comme dans un paquebot qui navigue sur les flots. On se sent protégé et en sécurité. Le Corbusier a dit à propos de son œuvre : « Ce couvent de rude béton est une œuvre d’amour. Il ne parle pas. C’est de l’intérieur qu’il se vit. C’est à l’intérieur que se passe l’essentiel » .

 2.3. Couvent des sœurs dominicaines à St-Matthieu de Treviers, (Sud-Est, France)

Ce couvent, moderne et de dimensions modestes, se trouve dans le sud de la France, près de Montpellier (St-Matthieu de Treviers). C’est le couvent de la transfiguration, habité par des soeurs dominicaines, et il a été construit de 1971 à 1976. Le couvent et la chapelle ont été dessinés par un artiste célèbre, Thomas Gleb (1912-1991), qui est un juif qui a fui la Pologne pendant la guerre et qui, sans se convertir au christianisme, s’est rapproché de lui. En 1932 à Paris il change son nom, Yehouda Chaim Kalman, en Thomas Gleb : « Thomas, car je n’ai pas cru » .

Thomas Gleb a réalisé une œuvre d’art qui s’intitule Le signe (1979). Il s’agit d’une œuvre monumentale (3,70 mètres de hauteur) incisée dans le mur, en forme de « Y ». Elle fut réalisée pour l’ancien Carmel de Niort, et aurait due disparaître, en raison d’un programme immobilier de transformation de la chapelle en loft. La directrice du musée du Hiéron à Paray-le-Monial, Dominique Dendraël, a réussi à sauver ce signe, et détachant le pan de mur sur lequel il se trouvait et en l’exposant dans son musée. Ce signe a une signification triple : le « Y », c’est à la fois l’initiale de YHWH (le Nom divin imprononçable), celle de Yeshoua (Jésus en hébreu), mais aussi celle de Yehouda, le prénom juif de l’artiste. Ce « Y » est rouge sang comme une plaie, laquelle est refermée par des cordelettes évoquant des points de suture. Il s’agit donc aussi d’une cicatrice, qui évoque une profonde blessure. Par là, s’ajoutent encore trois autres symbolismes : il est fait allusion à l’histoire de l’artiste qui a échappé à la Shoa, à l’histoire dramatique du peuple juif au XXe siècle, mais aussi (puisque la plaie est refermée) à la réconciliation possible entre judaïsme et christianisme.

Et bien on retrouve ce signe, ce « Y », dans l’architecture de chapelle du couvent de St-Matthieu de Treviers. Une chapelle en rond, sobre, où la lumière, qui perce à travers de fenêtres en partie obscurcies, participe à la méditation et à la louange de la communauté.

 2.4.La chapelle des diaconesses protestante de Versailles, France (2008)

Le dernier exemple d’une architecture radicalement nouvelle concerne une communauté religieuse protestante, ce qui est fort rare. Il s’agit de la communauté des diaconesses de Reuilly (Paris), dont la maison mère se situe à Versailles. Plutôt que d’élargir leur ancienne chapelle, de proportions modestes et sans caractéristiques artistiques particulières, les sœurs ont décidé de se lancer dans une construction moderne, à la fois économique, écologique et esthétique.

La nouvelle chapelle, réalisée par l’architecte luthérien Marc Rolinet, et inaugurée en 2008, repose sur deux principe antithétiques : un patio en verre, de forme triangulaire ascendante, tel une proue de bateau. C’est un espace qui permet de communiquer avec l’extérieur, de contempler le magnifique parc dans lequel la chapelle est située . Cette structure en verre enferme (ou protège) le lieu de culte à proprement dit, dont la logique est inverse : il est fermé sur lui-même.

Tel une coque de navire inversée (ou un demi-œuf), il concentre le regard vers l’intérieur, dans la mesure où il n’y a aucune ouverture. Cette coque protectrice est fabriquée en lamelles de bois de pin cintrées sur place, lame après lame.

On pourra ajouter à cette construction presque futuriste, le pavillon des novices, que le même réalisateur a réalisé quelques années plus tôt. L’architecte a créé un bâtiment sur pilotis, ce qui a l’avantage de prendre peu de place au sol. En outre, cela met en valeur la forme du bâtiment, qui se présente comme un livre qui s’ouvre (la Bible). Ainsi les contraintes techniques sont mises au service de la forme symbolique de l’architecture.

J’espère avoir pu monter, à travers cette diversité d’exemples, trois choses :

1. Les formes architecturales, qu’elles soient anciennes, modernes ou postmodernes, participent à la vie liturgique de la communauté. C’est pourquoi ces communautés sont particulièrement attentives aux choix architecturaux et artistiques qu’elles font.

2. Ancien et moderne ne s’opposent pas, mais peuvent utilement se compléter. Quand le moderne fait table rase de l’ancien, dans la formule radicale ex nihilo, c’est souvent parce qu’il y a trop d’ancien : il s’agit alors de montrer que le christianisme n’est pas une religion du passé, mais du présent et même de l’avenir.

3. Enfin l’architecture- qu’elle soit ancienne ou moderne – est un langage artistique total. Non seulement car il implique d’autres formes de créations artistiques (vitraux, mobilier liturgique, peintures, sculpture), mais aussi car l’architecture peut être appréhendée à la fois de l’extérieur et de l’intérieur. C’est une forme que l’on peut habiter, au sens propre comme au sens figuré.