Notre stand a particulièrement intéressé les enfants, comme on peut le voir dans cette photo : c’est que les enfants (mais aussi les adultes, pensons-nous) sont particulièrement sensibles au langages des formes, aux manipulations plastiques, à l’énigme des objets.
Cette journée festive du 11 mai 2013 a débuté par un moment solennel, au Grand temple de Lyon, quai Augagneur, en présence de nombreuses personnalités du monde civique et religieux, dont le Préfet du Rhône, le maire de Lyon et le Ministre de l’intérieur, Manuel Vals.
Il ne fallait pas manquer cette occasion unique (réunion des deux branches historiques du protestantisme, les luthériens et les réformés), pour être présent. Cela, pour plusieurs raisons : - Notre équipe est composée de luthériens et de réformés, et nous organisons chaque année une exposition dans l’église luthérienne des Billettes à Paris, ainsi que dans des lieux plus plus marqués par la tradition réformée. - Le luthéranisme et le monde réformé se sont longtemps opposés sur différentes questions théologique (en particulier celle de la compréhension de la Cène, qui fut la raison de l’échec de leur union au 16e siècle). Parmi les questions qui ont divisé les protestants, il y avait celle des images et de l’art. Les images étaient (et sont encore dans de nombreux lieux en Europe) considérées comme neutres ou mêmes positives pour la transmission de la foi dans le luthéranisme, mais nocives et à éliminer absolument (en tous cas dans les lieux de culte) dans la tradition réformée. Nulle doute que cette union des traditions, en France, ne peut que faire évoluer ces réticences vers une meilleure compréhension du message des images. - Enfin, une occasion unique nous a été offerte d’être présents dans l’espace public. Un stand nous a été réservé sur le quai Augagneur, face du Grand Temple. Deux d’entre nous, Martine Grenier et Sylvie Tschiember, aidées d’une amie venue exprès de Quimper, n’ont pas ménagé leurs efforts pour accueillir un public nombreux et curieux. Nous qui nous intéressons au langage visuel (mais aussi corporel), il fallait tester, auprès d’un large public, "l’effet" du langage non verbal, et sa performativité, quand il s’agit d’aborder la question du religieux (ou du spirituel)
Nous avions opté pour la présentation de deux œuvres d’art "en vrai", dans leur matérialité. Cela ne fut pas très facile à organiser, vu qu’aucun membre de notre équipe ou artistes avec lesquels nous travaillons n’habite Lyon.
Nos deux animatrices de ce jour ont choisi de transporter, puis présenter, deux œuvres, parmi celles qui avaient été primées lors de l’exposition que nous (le groupe genevois de l’époque) avions organisé à la Fusterie à Genève, en 2007sur le thème "Je te dévore ou je te parle" (Genèse 2-3) :
– Sylvie Tschiember (Quimper), Chair de ma chair.
– Gilles Calza, (Suisse), Souffrir/S’offrir.
On peut avoir une description en détail de ces deux réalisations plastiques en allant sur la page de notre site où nous les présentons.
Pour l’une de ces deux œuvres (qui avait reçu le second prix), nous avions même la chance d’avoir son auteur, puisque l’artiste qui l’a faite n’est autre que Sylvie Tschiember, membre de notre équipe (mais elle n’en faisait pas encore partie à l’époque de l’attribution des prix !)
Jérôme Cottin