Acceuil
Bibliothèque (1990-2022)

La Jérusalem céleste

Auteur : Pierre PRIGENT

Voici le troisième ouvrage de la nouvelle collection « Bible et images » que le soussigné (J. Cottin) et quelques autres anime, et incontestablement le meilleur. Il faut dire que l’a. connaît son sujet. Qui, mieux que Prigent - exégète et commentateur de l’Apocalypse d’une part, spécialiste d’iconographie chrétienne d’autre part, pouvait traiter un tel sujet ?

Il s’agit de présenter, commenter et montrer un certain nombre de représentations des derniers chapitres de l’Apocalypse (Ap 20, 1-12 ; 21, 1-22, 5), tels qu’ils ont été compris essentiellement dans l’art paléochrétien et au début du Moyen Age.

La première partie, la plus fournie et la plus exhaustive, présente les représentations de la Jérusalem céleste dans un certain nombre d’œuvres ou d’églises célèbres, comme le sarcophage de 380 de St Ambroise de Milan, la porte de bois de Ste Sabine à Rome (432-440) ou les mosaïques des absides et arcs triomphants des basiliques de Rome (St Jean-de-Latran, Ste-Praxede, Ste-Pudentienne, St-Laurent-hors-les-murs ..) ou de Ravenne (St-Apollinaire in Classe, St-Vital). Les mosaïques plus tardives, comme la majestueuse abside de S. Clément à Rome (12e siècle) ne sont pas non plus oubliées.

Que disent ces images ? Elles font apparaître une surprenante continuité thématique derrière la diversité des époques et des styles, ainsi qu’une volonté de faire cohabiter dans un même espace deux éléments contradictoires, la représentation de la fin des temps et celle du temps présent, en identifiant en particulier la Jérusalem céleste avec la ville sainte constantinienne. Ces représentations sont l’œuvres d’artistes, mais sont aussi le reflet des pratiques liturgiques et des débats eschatologiques de cette époque. C’est en fin de compte moins dans les textes eux-mêmes que dans la piété populaire, dans la foi vivante de fidèles, dans la célébration de la liturgie qu’il faut chercher la clé de compréhension de ces représentations.

La seconde partie est textuelle : après avoir analysé le sens des images, l’a. scrute les textes : la vision elle-même puis les relectures patristiques (Papias, Eusèbe de Césarée, Hermas, Tertullien, Clément d’Alexandrie...) concernant la question du quand et du comment de la fin.

Une troisième partie, beaucoup plus sommaire, évoque les développements iconographiques de ce thème au Moyen Age et à la Réforme : on trouvera alors évoqués les Beatus, l’Apocalypse d’Angers pour terminer bien sûr par celle de Dürer.