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Réflexion

Les avatars de l’icône du Christ au XXIe s. dans l’art et la publicité : transformations et décontextualisations

Jérôme Cottin

Publication d’une intervention orale en visio avec PPT, pour une journée d’étude Palais des Beaux-Arts, Bruxelles, décembre 2020.

Les contraintes de l’édition font qu’il n’a pas été possible de reproduire l’ensemble des visuels montrés et commentés dans le cadre de cette conférence.
C’est pourquoi nous proposons ici le visionnement du PowerPoint qui a accompagné cette conférence visuelle :

Visuels de la conférence de J. Cottin

Thème du Symposium, organisé par Ralph Dekoninck, Prof. à l’UCL Louvain  :

Revivals ou survival ? Les résurgences de l’art de l’icône en Occident de la Renaissance à aujourd’hui

BOZAR
Palais des Beaux-Arts (Bruxelles)
Symposium
11 décembre 2020

Il a été démontré combien l’art de l’icône, idiome visuel né dans l’Église d’Orient, a, à plusieurs époques, imprégné en profondeur ou influencé en surface, les créations visuelles du christianisme occidental, même si ce dernier, à partir de la Renaissance, a adopté une esthétique qui s’est construite en opposition à la maniera greca, ainsi que la qualifiait, ou plutôt la disqualifiait, les humanistes de la Renaissance. Si la modernité artistique s’est donc érigée contre cet art jugé « maladroit » (goffa), il n’empêche que le style « byzantin » refit à plusieurs reprises surface, étant conçu à la fois comme antidote contre les « excès » de ce qui fut perçu comme un culte de l’art pour l’art et comme une manière de se ressourcer au contact d’idéaux religieux jugés plus « purs ».
Cette journée d’étude se donne pour objectif d’interroger les raisons de la survivance ou des résurgences dans un paysage artistique distinct de cet art venu d’ailleurs, ailleurs vécu tout à la fois comme temporel (moyen âge) et géographique (Orient). Dans une perspective trans-périodique, et sans s’arrêter sur les trois derniers siècles du moyen âge qui ont déjà généré quantité de travaux, il s’agira de privilégier l’étude de deux moments clé dans cette longue histoire. Premièrement, celui de la Renaissance, avec un accent tout particulier sur la fin du XVIe siècle qui connaît, dans la foulée du Concile de Trente, une première forme de gothic revival à travers la promotion d’images (pseudo-)byzantines réputées miraculeuses, lesquelles ont pu inspirer certains courants de la production artistique post-tridentine. Deuxièmement, celui du XXe siècle, en particulier de la fin de ce siècle, qui voit se propager, principalement à la suite du Concile Vatican II, la mode dans l’Église catholique d’un art de l’icône jugé plus authentique, contre ce qui est perçu comme un académisme renaissant et classique ayant perdu toute dimension spirituelle.
À travers ce dialogue entre Occident et Orient, dialogue qui se transforme souvent en une vision fantasmée du premier à l’égard du second, il s’agira d’interroger non seulement la rencontre de deux cultures visuelles mais aussi les rapports complexes entre art et religion, ou plus précisément la conciliation problématique entre les fins de l’un et celles de l’autre.