Paris, Armand Colin, 1998. 525 pages. ISBN 2-200-01718-9
Auteur : Emile MALE
Il s’agit de la huitième réédition, illustrée de 253 gravures, d’un grand classique de l’iconographie du Moyen Age, puisque la première édition date de 1922. Cette nouvelle édition, a toutefois l’avantage d’être considérablement enrichie par de nombreuses annexes qui viennent en partie combler les faiblesses techniques de cette oeuvre magistrale. Cette nouvelle édition nous propose ainsi : un index des oeuvres d’art citées dans l’ouvrage (pp. 447-465), qui indique à la fois le lieu géographique et le lieu topographique et architectural de l’oeuvre montrée. Vient ensuite un index des manuscrits cités par Mâle (pp.467-469), comprenant toutes les indications nécessaires pour les retrouver là où ils sont actuellement déposés. Suivent une double bibliographie : celle citée par Mâle enrichie d’un important complément bibliographique (pp. 482-492) ; une liste des 253 illustrations, et enfin un index général des noms de lieux et de personnes (pp. 501-520). Ces différents appendices font de cet ouvrage un véritable manuel d’iconographie, et permettent en outre au bibliste de se repérer facilement dans l’abondante production de l’iconographie biblique.
Le corps de l’ouvrage, inchangé, montre l’influence qu’ont exercé les manuscrits et enluminures sur la sculpture monumentale, et la complexité des sources de l’iconographie médiévale, qui puise ses origines dans différentes sources, essentiellement orientales. Le drame liturgique, ainsi que la théologie de la lumière de l’abbé Suger, constituent également des modèles qui ont fortement imprégné la création artistique du XIIe siècle.
L’a. repère et analyse ensuite différents thèmes et influences iconographiques, comme les figures des saints, les routes de pèlerinages en France et en Espagne, la cosmologie et les bestiaires, le monde monastique.
Un dernier chapitre s’attache à décrypter l’iconographie des grands portails historiés du XIIe (Moissac, Charlieu, St-Denis, Chartres, une reconstitution du tympan de Cluny...). Parmi les différents thèmes identifiés, Mâle s’attarde sur des sujets bibliques qui ont eu l’honneur de se trouver sur les tympans, comme le jugement dernier bien sûr, mais aussi la Cène et le lavement des pieds, ainsi que l’Ascension, thèmes qui ne laisseront pas insensibles le bibliste et le liturge.
Petite remarque critique : il eût été judicieux d’aérer le texte d’origine par les têtes de paragraphes qui se trouvent en début de chapitres, mais que Mâle n’a pas reportées dans le corps du texte. Notre lecture de cet ouvrage de référence en aurait été facilitée.