Saint-Maurice : éditions Saint-Augustin, 2001. 175 pages dont 20 planches couleur. ISBN 2-88011-234-6
Auteur : Bernadette NEIPP
Cet ouvrage est le premier d’une nouvelle collection « Bible et images » que Daniel Marguerat, le soussigné et quelques autres avons lancée, avec l’aide de deux Fondations protestantes, l’une vaudoise, l’autre de l’ERF. Et c’est un heureux hasard que cette série commence par un travail sur Rembrandt.
L’a., fidèle en cela à l’esprit de cette nouvelle collection, cherche à faire dialoguer des textes bibliques et des images artistiques, en montrant la spécificité, mais aussi les correspondances entre ces deux langages - l’écrit et l’image, à partir d’un même thème des Ecritures. Le choix de Rembrandt correspond à la prédilection de l’a., qui a déjà écrit une thèse sur ce thème. Ici, elle se concentre sur la mort de Jésus, telle que l’interprète Rembrandt, à travers une dizaine d’œuvres : six dessins, trois eaux-fortes et un tableau, réalisés entre 1631 et 1660. Après avoir présenté les œuvres d’art, elle étudie minutieusement les textes bibliques en correspondance avec elle.
L’a. commence par présenter brièvement la tradition iconographique de la figure du Christ et de la crucifixion, en s’arrêtant sur la gravure La pièce aux cent florins, travaillée pendant près de 10 ans par l’artiste hollandais.
Deux œuvres sont plus particulièrement étudiées : l’unique peinture que Rembrandt fit de La mort de Jésus (1631), et la gravure les Trois croix, plusieurs fois retravaillée entre 1650 et 1660. Les correspondances entre image et récits sont nombreuses, mais on sent l’a. plus à l’aise avec l’exégèse biblique qu’avec l’analyse esthétique des œuvres.
Même si ce n’est aucunement la volonté de l’a., on pourrait parfois penser que l’image est servante du texte biblique, de part le poids de l’analyse textuelle. Ces correspondances entre récit et images, sont-elle celles que voit l’a. ou celles voulues par l’artiste ? Il est en tout cas sûr que l’on ne lisait pas la Bible du temps de Rembrandt comme on la lit aujourd’hui, et que cette distance historique n’est pas prise en compte dans l’analyse. Si l’on veut comparer textes et images, il me semble nécessaire de prendre en compte les textes contemporains des images produites, sous peine de faire anachronismes. Cela rend une démarche comparative entre texte et images extrêmement complexe. Ce dialogue entre texte et images valait toutefois la peine d’être tenté, et il ne peut qu’encourager iconographes, exégètes et historiens d’art à travailler ensemble.