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Lauréate (2ème prix) au concours 2007 de photographie, peinture et dessin. Pour voir l’oeuvre cliquez ici
L’Evangile, avant d’être un livre ou une manière de qualifier la Bible, est un mot grec, « evangelion », qui veut dire tout simplement « Bonne nouvelle ». Il résume à lui seul la manière dont les croyants comprennent (ou devraient comprendre) le message divin, la présence de Dieu dans leurs vies et dans le monde : c’est une « bonne nouvelle », qui vient nous surprendre, nous atteindre un plus profond de nous ; surtout elle oppose sa force d’effectuation positive à toutes les négativités de ce monde, à toutes les « mauvaises nouvelles », celles qui nous subissons comme celles que nous transmettons (souvent à notre insu). Mais cette bonne nouvelle venant de Dieu, comment la transmettre ? Les mots sont souvent bien en deçà d’une réalité qui nous échappe ; ils ne peuvent que difficilement en rendre compte.
C’est pourquoi, Sylvie Tschiember a choisi le langage de l’art pour parler de (ou plutôt montrer) cette bonne nouvelle de Dieu, qu’elle a reçue et dont elle veut témoigner. Pour cela, elle varie les thèmes de ses créations artistiques, qui s’inspirent en général de textes, de paroles ou de métaphores bibliques, lesquelles sont infinies. Mais, en bonne plasticienne, elle varie aussi les techniques artistiques : peintures, collages, grattages, perçages, installations, gravures... Enfin, elle utile de multiples matériaux : bois, verre, papier, plexiglas, fer, … Son imagination et sa force créatrice rejoignent en cela la force interpellatrice des Paroles de la Bible, qui sont certes celles de Jésus, mais aussi de beaucoup d’autres : apôtres et disciples, prophètes (le prophétisme biblique constitue un des corpus les plus importants de la Bible), simples croyants et personnes en proie au doute ; des hommes, mais aussi de nombreuses femmes.
Les créations de Sylvie Tschiember se situent dans la ligne des cette « nuée de témoins » : c’est une voix qui parle, murmure, crie, chante, loue, la force de cette Parole qui n’est « bonne nouvelle » que parce qu’elle vient d’ailleurs, du plus profond de nous comme du plus lointain, de là d’où nous venons comme de là où nous allons. Parole que certains, comme Sylvie Tschiember, nomment Dieu, en donnant à voir et à imaginer la forme que pourrait prendre cette bonne nouvelle de Dieu, inscrite à la fois au cœur de notre monde et dans le monde de notre cœur.
Jérôme Cottin
Professeur des Universités
Université de Strasbourg
Faculté de théologie protestante